Qui dit soins de santé plus intelligents dit réduction des temps d’attente à l’urgence

Dans ma dernière lettre, j’ai donné notre prescription pour mettre les médecins là où les patients en ont besoin en pourvoyant les 39 postes de médecin de famille vacants actuels et en ajoutant 50 médecins de famille. Lorsque les Néo-Brunswickois tombent malades ou se blessent, bon nombre d’entre eux n’ont pas accès à leur médecin de famille, parce qu’ils n’en ont pas ou parce qu’ils ne peuvent pas obtenir un rendez-vous rapidement. Malheureusement, pour plusieurs, la solution consiste à aller au service d’urgence (SU) local.

Les SU ne devraient servir qu’aux patients ayant besoin de soins urgents. Des douleurs à la poitrine ou un traumatisme à la suite d’un accident? Le SU est l’endroit approprié. Des douleurs dans le bas du dos ou un rhume? Le SU n’est peut-être pas la solution. Les patients qui ont des problèmes de santé non urgents ne devraient pas aller à l’urgence. Pourtant, c’est ce qu’ils font de plus en plus. En fait, environ 40 pour cent des Néo-Brunswickois ont indiqué qu’ils iraient à l’urgence pour un problème de santé non urgent si leur médecin n’était pas accessible. Douze pour cent des Néo-Brunswickois reconnaissent qu’ils utilisent régulièrement les SU pour obtenir des soins primaires.

L’accès aux soins primaires est au cœur du problème. Les cliniques sans rendez-vous peuvent combler une lacune importante de couverture entre les SU et les médecins de famille, mais les méthodes non uniformes en matière de fixation de rendez-vous et de soins de suivi réduisent l’efficacité potentielle dans les collectivités partout au Nouveau-Brunswick. Nous devons examiner ce que les cliniques sans rendez-vous doivent faire pour mieux combler les besoins des patients. Par exemple, si elles offraient plus d’heures de service, elles aideraient à réduire les longs temps d’attente et la difficulté à obtenir des rendez-vous. L’adoption d’un système de fixation de rendez-vous moderne pour remplacer le modèle premier arrivé, premier servi pourrait réduire une certaine part de l’incertitude entourant l’utilisation d’une clinique sans rendez-vous et améliorer le service aux patients. L’utilisation généralisée de dossiers médicaux électroniques améliorerait le flux d’information entre les médecins des cliniques sans rendez-vous et le médecin de famille des patients – ce qui n’est souvent pas le cas. Tous ces changements permettraient de transférer une certaine part du fardeau des soins de santé primaires des SU de notre province aux cliniques sans rendez-vous expressément conçues pour les patients ayant des problèmes de santé non urgents.

Les cliniques sans rendez-vous pourraient ne pas être une solution pour certains Néo-Brunswickois qui se retrouvent dans des SU congestionnés. La Société médicale du Nouveau-Brunswick (SMNB) a constaté que le processus de triage dans les SU était un obstacle clé à la rapidité des soins. La SMNB préconise l’établissement de cliniques de « soins rapides » dans les SU. Ces cliniques où l’on trouverait d’autres professionnels de la santé pourraient s’occuper des cas moins urgents. La congestion des SU engendre du stress chez les patients et impose un fardeau excessif aux médecins, au personnel infirmier et aux autres membres du personnel. En investissant des ressources dans ce processus et en intégrant mieux les autres professionnels de la santé, nous pourrons réduire les temps d’attente pour tous les patients.

Le temps est venu d’apporter les changements nécessaires à notre système de santé. Nous devons nous assurer que les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises reçoivent les meilleurs soins possible au bon endroit.

Dr Dharm Singh, M.D., FACS, est le président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick.