Pour offrir des soins de santé plus intelligents, les médecins doivent être plus nombreux là où les patients en ont besoin
Dans le cadre de la campagne continue de la Société médicale du Nouveau-Brunswick destinée à améliorer les soins aux patients lors de l’élection provinciale de 2018, les médecins ont une prescription pour des soins de santé plus intelligents et une province en meilleure santé.
Pour la grande majorité des Néo-Brunswickois, qu’ils soient jeunes ou vieux, malades ou en santé, forts ou infirmes, un médecin de famille est généralement leur premier point de contact avec le système de soins de santé. Et comme les besoins de nos patients deviennent de plus en plus complexes, ces « quarts-arrière » de la prestation des soins sont plus nécessaires que jamais. Le Nouveau-Brunswick a sa part de difficultés de santé, et une population vieillissante par surcroît. Selon le rapport du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick de l’an dernier, de 14 à 18 pour cent de la population de Fredericton a plus de 65 ans, un chiffre qui augmente chaque année. Trente-cinq pour cent des résidants du N.-B. sont en surpoids, 25 pour cent sont obèses, et à peine la moitié déclarent manger la bonne quantité de fruits et de légumes chaque jour. Ces tendances sont troublantes, et les médecins des soins primaires sont chaque jour sur la ligne de front pour prendre soin de certains de nos patients les plus complexes.
Il est évident que les médecins de famille n’ont jamais été aussi importants que maintenant. Et le Nouveau-Brunswick n’en a tout simplement pas assez pour répondre aux besoins.
Actuellement, au Nouveau-Brunswick, il y a 39 postes de médecin de famille vacants à pourvoir. Plus de 44 000 Néo-Brunswickois n’ont pas de médecin de famille. Même ceux qui ont la chance d’avoir un médecin de famille n’ont aucune garantie de pouvoir le voir rapidement : une seule personne sur trois peut obtenir un rendez-vous le jour même, et notre ratio de 1 800 patients par médecin de famille est presque le double de celui du Québec, la province voisine.
Il n’est donc pas surprenant que 82 pour cent des Néo-Brunswickois déclarent qu’un plus grand nombre de médecins de famille est la priorité de financement dont l’importance est la plus critique pour les soins de santé. Je suis d’accord. Nous devons embaucher 50 nouveaux médecins de famille, en plus de pourvoir les postes vacants actuels. Mais je sais que la démarche actuelle ne met pas le système de soins de santé du Nouveau-Brunswick sur la voie du succès.
Le système de numéros de facturation du Nouveau-Brunswick contrôle le nombre de médecins qui ont le droit de travailler dans la province — et l’endroit où ils doivent travailler. Les besoins régionaux en matière de soins de santé et les données démographiques provinciales changent d’une année à l’autre, mais les numéros de facturation ne changent pas. Le Nouveau-Brunswick est la seule province qui restreint encore officiellement le lieu d’exercice des médecins. Le Nouveau-Brunswick est enlisé dans le passé, et cela nuit à notre capacité de recruter des médecins et de conserver ceux que nous formons ici.
Chaque année, cinquante étudiants obtiennent leur diplôme de médecine de nos écoles de médecine – Dalhousie Medicine New Brunswick et le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick. De plus, 37 nouveaux médecins font leur résidence dans notre province. Beaucoup d’entre eux ont de la difficulté à trouver un poste au Nouveau-Brunswick en raison du système de numéros de facturation qui est restrictif. Je crois que c’est une occasion cruciale ratée de garder des personnes talentueuses et vaillantes dans la province.
Il ne fait aucun doute que la question est compliquée, mais le gouvernement peut faire certaines choses actuellement pour nous mettre sur la bonne voie. Nous devons embaucher 50 nouveaux médecins de famille, en plus de pourvoir les 39 postes vacants actuels. Nous devons mieux concentrer nos efforts de recrutement auprès des médecins qui étudient, obtiennent leur diplôme et habitent dans la province. Et nous devons moderniser le système de numéros de facturation pour créer une incitation financière à l’intention des médecins qui exercent la médecine dans les collectivités mal servies des régions rurales et du Nord de la province. Autrement dit, tâchons de recourir davantage à la carotte et moins au bâton.
À l’approche de l’élection provinciale, les médecins du Nouveau-Brunswick veulent que l’amélioration des soins aux patients constitue une priorité, et nous avons une prescription pour relever ces défis. J’invite les partis politiques intéressés à collaborer et à écouter mes collègues sur la ligne de front afin de comprendre nos besoins actuels et futurs. Les médecins sont prêts à travailler avec vous.
Le Dr Dharm Singh, M.D., FACS, est le président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick.