La santé en premier

Marchez-vous plus loin que votre réfrigérateur? Sommes-nous en train de travailler fort à former la prochaine génération de médecins de l’Alberta? Et notre système de soins de santé n’est-il pas en réalité un système axé sur la maladie? Voilà les questions auxquelles réfléchissent actuellement les médecins.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a publié son plan pour le système de soins de santé des cinq prochaines années. On y a abordé de nombreux points déjà exprimés par les médecins, les infirmiers/infirmières et d’autres : l’accent sur les soins primaires, l’amélioration de notre propre santé et l’utilisation de la technologie pour rassembler les travailleurs de la santé. Le plan contenait également des mesures louables, comme l’établissement d’un rapport sur le travail accompli par la province au cours de l’année.

Nous sommes d’accord avec la majeure partie du plan, car ce sont les mêmes objectifs que presque chaque gouvernement a eus pour notre système de santé depuis des décennies. Le défi, comme l’a si bien souligné notre ministre de la Santé, consiste à produire des résultats concrets. Pour donner suite à ces thèmes génériques, il faut que les gens qui connaissent le système fassent preuve de leadership. Les médecins viennent de présenter nos points de vue sur la manière dont nous pouvons faire avancer le système. Il ne s’agit pas d’appliquer une philosophie, mais de prendre des mesures concrètes.

Trop souvent au cours de la dernière année, on a offert aux Néo-Brunswickois un faux choix : économiser de l’argent ou améliorer les soins de santé. Ceux et celles qui amélioreraient le système ont été qualifiés de dépensiers ou d’être tournés vers le passé. On a dit qu’ils ignoraient la viabilité. Mais les médecins savent que, à bien des égards, l’amélioration de notre système améliorerait également sa fiabilité. Il n’y a pas de choix à faire – nous pouvons choisir les deux. Pour nous, il s’agit d’abord de nous concentrer sur les personnes pour qui nous sommes ici et pourquoi nous devons nous occuper de la santé. La vraie question, c’est La santé en premier.

Notre stratégie, La santé en premier, est axée sur quatre thèmes et les mesures précises que nous devons prendre – immédiatement. Nous devons réhabiliter les soins primaires en utilisant les dossiers médicaux électroniques et en éliminant les numéros de facturation qui empêchent les médecins de travailler où les patients en ont besoin. Nous devons réduire les temps d’attente en payant les hôpitaux d’une manière différente et en offrant aux aînés de meilleures options en matière de soins. Nous devons écouter les professionnels de première ligne en les faisant participer à la prise de décision à tous les échelons du système au lieu de les écarter. Et surtout, nous devons nous concentrer sur la santé des Néo-Brunswickois et passer des soins axés sur la maladie aux soins axés sur la santé.

Dans le cadre de la stratégie, La santé en premier, nous nous attaquons aux détails de chacune de ces initiatives. En fait, selon une estimation prudente, l’exécution de ce plan permettrait de réaliser des économies pour le Nouveau-Brunswick, si nous apportons les changements proposés par les médecins. Nous avons découvert que la province pourrait économiser plus de 100 millions de dollars en bâtissant notre système et non en le réduisant.

Il y a beaucoup de bonnes raisons pour lesquelles nous n’avons pas encore réussi à mener à bien bon nombre des plans de santé proposés au cours des dernières décennies au Nouveau-Brunswick. Il y a de bonnes raisons pour lesquelles nous avons des temps d’attente dans la province. Il y a de bonnes raisons pour lesquelles tous les enfants néo-brunswickois n’ont pas de cours au gymnase chaque jour. Surtout, il y a de bonnes raisons pour lesquelles certains parents n’ont pas le choix – voire aucun – dans ce que leurs enfants mangent. Mais les médecins croient qu’on peut être mieux en tant qu’individus et en tant que province.

Voici donc le défi à l’intention des partis politiques qui envisagent l’élection qui aura lieu en moins d’un an : voler nos idées. Volez-les toutes, jusqu’à la dernière. Nous voyons 20 000 patients par jour. Nous sommes voués à votre santé et nous sommes convaincus que les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises méritent un système de santé universel financé par l’État. Il nous a été légué par une génération qui a mené des luttes plus sévères que celle que nous menons aujourd’hui contre la paperasserie, contre l’obésité, contre la complaisance. Il est indubitable que les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises ont la détermination, l’intelligence et la passion pour réussir – nous le voyons dans le visage de nos patients dans nos cabinets et nos salles d’urgence.

Pour en savoir davantage sur ce que nous pensons, vous pouvez nous lire sur Facebook. Et vous pourrez nous parler lorsque nous nous adresserons aux organismes communautaires de la collectivité locale au cours de la prochaine année, en commençant par Fredericton le 21 octobre. Vous pourrez voir nos affiches dans les cabinets de médecin partout dans la province. Espérons que vous vous joindrez à nous pour rappeler aux politiciens et politiciennes de toutes allégeances ce dont nous avons besoin pour améliorer notre santé et notre système de santé : La santé en premier.

Robert Desjardins, MD FRCPC
Président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick

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